Critique du film The arrival of the train to la Ciotat

Ce film est le remake de « L'arrivée d'un train à La Ciotat » des frères Lumière. J'avoue qu'en visionnant cette relecture du film, la supériorité des Américains ne fait plus aucun doute dans mon esprit. J'avais jadis vu le film original et il m'avait énormément déçu, le scénario était d'une faiblesse sans borne, un suspens limité, une épaisseur psychologique des personnages inexistante. Bien sûr les frères Lumière sont surtout connus pour leur cinéma minimaliste mais à mon avis c'est faire preuve d'un élitisme snobinard ; le comble ayant été atteint avec « Sortie des usines des frères Lumière ». Ils se sont ensuite essayés au cinéma plus populaire avec « L'arroseur arrosé ». Un gag toutes les minutes ! annonçait la bande annonce, occultant cependant que la durée du film ne dépassait pas la sus-dite minute. Pour en revenir à « L'arrivée d'un train à la Ciotat », les auteurs nous laissaient sur notre faim, à peine un vague suspense : le train arrivera-t-il ? Sera-t-il à l'heure ? Mais nous n'avons pas le temps de nous inquiéter, le voilà qui rentre. Qui est attendu en gare de la Ciotat ? Que cache ce train ? Qui est cette femme en blanc sur le quai qu'on aperçoit une seconde ? Autant de questions sans réponse avec cette fin brutale et ouverte. Donc un film de plus à mettre dans le lot de ces films français intellos, incompréhensibles pour le quidam moyen. Tel n'est pas le cas du remake. Ridley Scott a, il faut le dire, mis les moyens : reconstitution par ILM de la gare de la Ciotat en image de synthèse. Scénario plus étoffé avec une histoire d'amour touchante entre Cameron Diaz noble passagère de 1ère classe et Di Caprio jeune conducteur de locomotive stagiaire ainsi que la confrontation avec Russel Crowe qui s'essaye dans le rôle du méchant espion Austro-hongrois. Le final est autrement spectaculaire, avec, non pas l'arrivée d'un train à la Ciotat, mais DANS la gare de La Ciotat, et le film à ce moment là devient un spectaculaire film catastrophe. La locomotive se transformant en une véritable bombe qui détruit tout sur son passage, traversant la ville avant d'exploser dans le chantier naval coulant le sous-marin ennemi caché que commandait Russel Crowe. Le sacrifice de Leonardo qui finira noyé, agrippé à une plaque de tôle, débris du train, est alors un moment d'émotion qui fera date. Alors comparé à l'original il n'y a pas photo ! Messieurs les Américains chapeau bas !

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